APPROVISIONNEMENT
Certification d’origine pour le gaz
Le contexte international soulève de nombreuses questions quant à l’énergie, notamment la provenance du gaz naturel. A Lausanne, les Services industriels font œuvre de pionniers en certifiant depuis 2021 l’origine du gaz naturel et du biogaz qu’ils fournissent. Quatre questions à Enrique Wunderlin, responsable de la division Approvisionnement des Services industriels de Lausanne.
D’où vient le gaz lausannois ?
La Suisse ne produisant pas de gaz naturel et très peu de biogaz, la grande majorité du gaz fourni aux consommateurs de la région lausannoise est importé à partir des réseaux de gaz européens, auxquels la Suisse est très bien connectée. Afin d’améliorer la traçabilité de notre gaz, nous avons volontairement choisi d’attester l’origine de notre gaz par l’achat de garanties d’origine. Ainsi, nous pouvons attester que 10% du gaz fourni à nos clients au tarif a été produit dans des installations de production de biogaz au Danemark et que le 90% restant a été extrait dans les champs gaziers de la mer du Nord en Norvège, avant d’être injecté pour notre compte dans le réseau de transport européen.
Qu’en est-il de l’approvisionnement pour l’hiver prochain?
Une grande partie de l’approvisionnement lausannois est couvert grâce à des contrats à moyen et long terme, ainsi que des contrats de stockage en France. Sur le plan international, la Suisse dispose d’un accord avec la France garantissant à notre principal fournisseur de gaz, Gaznat, d’être traité sur un pied d’égalité en cas de pénurie pour accéder au gaz stocké en France. Cependant, en cas de pénurie généralisée de gaz en Europe, par exemple parce que le gaz russe cesse d’être livré, nous serons forcément impactés car notre gaz transite par les mêmes réseaux en Europe.
Et pour la stabilité des prix ?
L’immense majorité des contrats de gaz sont indexés aux principaux marchés européens, ce qui fait que nous subissons également les hausses observées sur ces derniers. En mars dernier, nous avons dû légèrement augmenter nos tarifs (de 9,6% en moyenne). Selon l’évolution actuelle, et malgré notre politique d’approvisionnement, nous devrons sans doute les adapter à nouveau au mois d’octobre de cette année.
Que peut-on faire pour réduire cette dépendance?
Dans le cadre du Plan climat, nous allons développer fortement les sources de chaleur renouvelable (géothermie, pompes à chaleur, eau du lac, bois, etc.) pour remplacer la part fossile du réseau de chauffage à distance et développer ce dernier. Sur le plan individuel, via notre programme équiwatt, nous encourageons la rénovation énergétique des bâtiments, la modernisation des installations des entreprises, et, lorsque cela est possible, le recours à des pompes à chaleur ou du solaire thermique, pour lequel équiwatt double la subvention cantonale. Au quotidien, chacune et chacun peut baisser son chauffage de 1° ce qui diminue de 7% déjà la consommation d’énergie.»
Mai 2022